Le Transsibérien de Moscou à Irkoutsk

Train mythique il nous promet un voyage atypique, et un récit que j'espère point trop léthargique.

Le Transsibérien

Le Transsibérien traverse la Russie de Moscou à Vladivostok en un peu plus de 7 jours, 9000km et 7 fuseaux horaires sur les 11 que compte la Russie. Une variante de trajet aussi appelée Transmongolien, celle que nous prenons, bifurque à Irkoutsk au bord du Lac Baïkal en direction d'Oulan-Bator en Mongolie puis Pékin en Chine.

Nous avons réservé deux couchettes en 2ème classe, appelée Koupé, ce sont des cabines de 4 équivalentes à ce que l'on connaît dans les trains français. Il existe une 1ère classe luxueuse avec le service qui va avec et une 3ème classe plus populaire où la cabine est le wagon entier ! Nous avons hésité à voyager dans cette dernière pour son côté spécial mais finalement les sirènes du confort et de la tranquillité pour ce premier tronçon de 4 jours nous ont attiré en 2ème. Côté prix 6000 RUB en 3ème et 13000 en 2ème jusqu'à Irkoutsk. Beaucoup plus pour la première. Ça aurait pu être moins cher mais il nous a été impossible de réserver à l'avance sur le site de la RZD (sncf russe) pour un incompréhensible blocage de paiement. Petit stress jusqu'à Moscou où nous avons donc réservé sur place au guichet International Tickets de la gare à l'aide d'une hôtesse ne parlant un mot d'anglais ( hahaha),  trop facile !  Ça a quand même demandé d'écrire à l'avance ce qu'on voulait sur un papier et le tout en cyrillique histoire de ne pas prendre le train en sens inverse !

Revenons au train.
La provonitsa, la responsable du wagon, nous accueille en nous demandant billet et passeport puis nous conduit à notre cabine et nous fournit des draps propres ainsi qu'une serviette de toilette. Le wagon n'est pas le plus récent du train mais c'est propre et en bon état.

Départ de Moscou le 22 juin à 00h35. Nous prenons place en profitant d'être seuls pour le moment. Vladimir nous rejoins quelques minutes plus tard. Pas très causant mais sympathique. Il sera notre compagnon de route jusqu'à Irkoutsk, lui s'arrêtant un peu plus loin à Khilok.
A bord l'ambiance est très calme et détendues. Les voyageurs sont essentiellement Russes. Je n'ai pas vu de Mongoles et de Chinois qui a priori doivent plutôt prendre le train Transmongolien directement. Très peu d'anglophones, aucun parmi les russes. A priori aucun dans notre wagon d'ailleurs. C'est marrant et dépaysant, même si un peu plus de partage oral serait plus sympa.

Avec Diana notre provonitsa de jour qui viendra nous voir en France !

A l'extérieur.
Le premier jour ce sont des paysages boisés où l'industrie du bois semble être la principale activité. En tout cas vu du train. Bien sûr toutes les maisons sont en... bois. Mais pas issues de coupe récente.
Nous nous arrêtons à de très nombreuses gares, cela fera plus de 70 sur le trajet jusqu'à Irkoutsk. Certains arrêts durent plus de 30 minutes et nous permettent de nous dégourdir les jambes et acheter à manger. Le 2ème jour ressemble au premier, les paysages ne changent guère mais s'éclaircissent un peu. Nous discutons de temps à autre avec les passagers. Pour améliorer la compréhension Igor sort l'appli Traduction de Google. (pourquoi n'ai-je pas téléchargé de version hors-ligne ?!) Ça aide considérablement. Stanislas est curieux et nous rejoins en disant "I speak English", ce qui s'avère représenter environ 50% de ce qu'il sait dire mais ça a le mérite de tous nous faire rire.
Aux abords des gares nous croisons énormément de trains de marchandises. Certains sont remplis de charbon et iiiincroyablement longs.

Le temps passe tranquillement dans ce train. Le rythme est particulier, nous trouvons des occupations entre observation du paysage, lecture du guide du Transsibérien pour notre prochaine destination du Lac Baïkal, le guide de la Mongolie, L'usage du Monde de Nicolas Bouvier que m'a offert Mona et quelques parties de Shotten Totten que nous ont offert Mimi Sam et Jéjé (très marrant). On s'ennuie aussi. Les paysages changent peu et nous nous précipitons dès qu'il y a un fleuve ou un village.

Le 4ème et dernier jour le paysage a changé. Les arbres sont plus souvent des conifères et il y a davantage de prairies et de couleurs différentes dans la végétation, c'est plus agréable. Nous croisons plus de villages. Ceux-ci sont essentiellement en bois et pas toujours à l'équerre. Quelques bâtiments en béton ou briques rappellent les constructions staliniennes d'après guerre. Comme j'ai pu le lire sur un guide, c'est sans grâce mais efficaces.

Nous avons maintenant hâte d'arriver car le temps est tout de même long et une petite douche ne serait pas de refus ! Nous sommes presser de voir enfin le lac Baïkal, la "perle de Sibérie".
L'heure n'est plus celle de Moscou, 5 heures à ajouter à nos montres,  +6 par rapport à la France. Progressivement nous avons essayer de nous adapter. C'est relativement facile en 4 jours !

Ça y est, nous voilà arrivés à Irkoutsk. Nous nous rendons vers notre auberge de jeunesse, Ushanka Hostel. Demain nous réservons le billet pour Oulan-Bator 2 jours plus tard mais avant de repartir notre objectif : Le lac Baïkal !!

Le Lac Baïkal